Compagnie Jérôme Thomas / Cirque Lili
Rain/Bow, arc après la pluie

Rain/Bow, arc après la pluie

Rain/Bow : une pièce de Cirque

Pièce de Cirque pour 10 artistes, Rain/Bow, arc après la pluie, est composé de deux parties : Rain, la pluie et Bow, l’Arc. Ce spectacle est écrit pour une troupe de jongleurs et jongleuses, formés à la même pratique du mouvement. Les deux pièces, contrastées telles les deux faces d’une médaille, explorent deux voies de création… Rain/Bow est l’aboutissement d’années de pratique du jonglage, et d’un travail de fond qui a rassemblé une trentaine de jeunes artistes. De ce travail de recherche est né l’idée du spectacle. La recherche commune d’un jonglage qui considère la manipulation d’objets et la pratique corporelle dans une fusion a créée le noyau de la troupe. La compagnie a nommé cette pratique développant une géographie détaillée de l’espace du corps du jongleur, « jonglage cubique ».

Rain, l’interprète au service du langage

Portée par la musique surprenante et émotionnelle du compositeur autrichien Max Nagl, la magie de Rain naît de la recherche de l’épure, de la justesse du trait de pinceau et de la précision de l’écriture.Ce ballet jonglé empreint de mystère et de sensualité combine les lignes des corps dans l’espace, et les trajectoires des objets classiques du jonglage : balles, massues, cannes, cerceaux… La pluie évoque peut-être ici l’inscription des objets blancs dans l’atmosphère nocturne. Rain est conçu comme un seul et long mouvement, avec des changements scénographiques et musicaux imperceptibles et des moments proches de la cinétique. Le travail du compositeur fait naître la musique d’un ensemble de sons et de bruits réels enregistrés, et retravaillés, il s’agit de « mettre une mélodie sur le bruit du monde ».

Bow, le langage au service de l’interprète

Bow est tout son contraire : une explosion de couleurs, de travestissements baroques, un hommage au cirque et au cabaret ! Les interprètes multiformes, lâchés sur la piste, y déploient une incomparable énergie à faire spectacle de n’importe quoi avec une joie provocante de clown. Flirtant avec l’absurde et le grotesque, les jongleurs se font manipulateurs d’objets les plus divers, plumes, parapluie, balayette…l’interprète  a à sa disposition un catalogue d’idées, un magasin d’objets fantaisiste dans lequel il peut puiser à son aise. Le jonglage n’y est pas une expression « pure », mais se prête à un mélange des genres fantaisiste sur des accents de fanfare sophistiquée…

Le jonglage est un art, un art abstrait.

Depuis 1985, date approximative de la notion de jonglage contemporain, notre époque a connu une grande transformation artistique. Michael Moschen aux Etats-Unis en est le père comme Merce Cunningham pour la danse contemporaine. Il symbolise le glissement d’un art d’attraction à un art de recherche. Le jonglage d’aujourd’hui est infiniment plus ouvert qu’hier et de nouveaux talents occupent la scène internationale. Nous parlons de la notion d’interprète, d’auteur, de chorégraphe, de concepts comme le jonglage figural, le jonglage cubique, le jonglage site swap, de la transmission d’un art, de son histoire. 

Que manque t-il à ce jonglage contemporain ? Une plus grande équité entre les femmes et les hommes ? Un centre, inspiré des centres dramatiques ou chorégraphiques où se posent les questions de la recherche ? Un ballet où une troupe de jongleurs coordonnent mouvement et jonglage ?

Faire un ballet n’est pas une idée en vogue, il s’agit de proposer une œuvre au sens clair et ouvert, une référence, point de départ possible pour de nouvelles tentatives. Ce ballet ne s’appuie pas sur un passé, car il n’y a pas d’histoire du ballet de jonglage ; la danse possède les Ballets Russes, Balanchine, Noureev, et Baryshnikov, aujourd’hui Pina Bausch, Anne Teresa de Keersmaeker, Sacha Waltz, pas le jonglage.

« On ne peut confondre les couleurs », disait Léonard de Vinci. Cette interrogation sur la couleur et les couleurs est pour moi une question de notre époque, où le mélange des genres, le métissage est total et constant Non que je déplore le métissage, essence même des échanges entre cultures, mais l’innocence à laquelle s’adonnent souvent les artistes. En ce cas, il y a perte d’identité et le mélange ne se fait pas par éthique et déontologie, mais est insidieusement et inconsciemment lié à son contexte économique.

Je m’inscris en tant qu’occidental et européen dans ce contexte vivant de mélange des genres mais en posant une équation : « On ne peut mélanger les couleurs que si on connaît la couleur ».

Le ballet s’appuiera sur cette équation, par la création d’une couleur, la première pièce, l’émanation d’une philosophie du mouvement liée à une pratique, (Rain) et la création du mélange des couleurs, la seconde pièce (Bow) fondée sur le mélange des genres, des idées variées et incongrues dans un ton baroque. Au final,  le spectateur aura devant lui une œuvre née des voies différentes que l’artiste peut choisir pour créer, sans se cantonner à un style ou à une humeur, « Rain/Bow ».

Jérôme Thomas

Un spectacle de Jérôme Thomas
Musique originale Max Nagl
En scène Karen Bourre, Virginie Charbonnier, Kim Huynh, Sabrina Martinez, Hélène Lopez de la Torre
Et Simon Anxolabéhère, Camille Chalain, Jive Faury, Christophe Pilven, Jérôme Thomas
Artistes remplaçants Elsa Guérin, Vincent Regnard
Collaboration à la mise en scène Hélène Ninérola
Assistante, notation Emma Ménard
Costumes Emmanuelle Grobet
Décor, accessoires Franck Ténot
Lumières Bernard Revel
Son Ivan Roussel
Régie plateau Cédric Simon

Production Agnès Célérier

Co-productions Agora, scène conventionnée, Boulazac / La Passerelle, scène nationale, Gap / Cirque Jules Verne, Pôle Régional des Arts du Cirque, Amiens-Métropole / Parc de La Villette, Paris / La Coursive, scène nationale de la Rochelle / Cirque-Théâtre d’Elbeuf, Centre régional des arts du cirque (Haute-Normandie)
Avec le soutien en résidence de L’Espace des Arts Chalon-sur-Saône / Le Carré, scène nationale de Château-Gontier
Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication (DMDTS, aide à la création cirque), du Conseil Régional de Bourgogne et de la Ville de Dijon
Remerciements à La Maison de la Danse (Lyon) et à la Compagnie l’Artifice

« Jérôme Thomas, grand dépoussiéreur de l’art de la jongle, ne cesse de se réinventer depuis quinze ans. Lui qui a su tenir le pari d’un spectacle fondé sur cette seule discipline en a aussi totalement renouvelé les codes et les passes dans une gestuelle très chorégraphiée qui lui vaut de tenir sa place sur les plateaux de danse.  » cndp.fr / mai 2006

« ‘Rain’ brille par sa beauté, son originalité et sa grâce aérienne. Jérôme Thomas y mêle avec maestria danse contemporaine et jonglage pour composer une succession de tableaux à la fois superbes, élégants et graphiques. » Yasmine Youssi / La Tribune (2006)

« En deux volets aussi merveilleux que contrastés, Rain puis Bow, Jérôme Thomas prouve encore une fois que la beauté de la jonglerie n’a rien à voir avec la prouesse technique et inscrit clairement sa démarche dans une recherche chorégraphique » fluctuat.net / 2006

« Une œuvre contrastée, protéiforme et multicolore qui dépose une pluie d’étoiles sur nos pupilles, ébahies par la magie poétique du jonglage et du cirque ! » Delphine Pleux / theatre-enfants.com (2006)