Pantoufle est mon nom
Une pantoufle au féminin
J’ai presque 4 ans et je viens de mourir.
Je suis morte d’une overdose de chocolat noir.
Je l’ai chapardé sur la table de la cuisine, j’ai dépassé la dose et j’ai pas imaginé que mon cœur lâche d’un seul coup. Mon maître non plus. Je suis morte sur le coup, foudroyant.
J’aimais mon maître, il m’a transmis le goût de la scène, m’a fait découvrir l’art et les applaudissements qui m’ont bien plu chaque jour. J’ai appris à sauter dans les cerceaux et à faire des blagues.
J’aimais protéger aussi le cirque que j’avais en mission. Je suis venue à l’hôpital avec lui.
Alors je mordillais les vélos, les trottinettes et tous ces véhicules qui n’avaient rien à faire près du cirque.
Mon instinct est de ramener le public toujours vers le cirque comme un troupeau de vaches, c’était ma race qui voulait ça, bearded collie, chien barbe.
J’aimais d’ailleurs que mon maître me peigne régulièrement même si ça tirait mes poils parfois.
J’aimais courir après les corbeaux, rattraper le frisbee.
J’aimais les patients de l’hôpital et les soignants, je commençais à connaître tout le monde ici.
J’aimais aller dans le ruisseau de l’hôpital pendant la canicule.
Être pas loin de la cantine et chaparder une frite,
Je vous remercie de m’avoir aimée.
Je pars jeune, mais comparable au club des 27 des chiens, presque aussi célèbre que rantanplan, ou rintintin, je rejoins Jim Morrison et Amy Winehouse.
Ma mort est pour rappeler que la vie est la chose la plus belle qui soit.
Et la mienne fut courte et intense.
Vous êtes chouette les humains quand vous aimez.
Et j’ai été aimée par vous tous.
Merci
Adieu.
Pan pan